Mercredi 10 mai 2017
Au centre de l’île de Java, Borobudur, le plus grand monument bouddhique du monde, trône majestueusement depuis l’an 800. De proportions parfaites, il mesure 123 m de côté et 34,50 m de hauteur. Le temple de Borobudur est construit avec près de 1 600 000 blocs de pierre volcanique (à dire vrai, on n'a pas compté ! c'est Lonely Planet qui le dit !). Il est inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité. (A peu près à la même époque, très loin d'ici, les Mayas étaient à leur apogée et bâtissaient aussi de sacrées pyramides ... En Europe à ce moment-là on était un peu à la traîne avec les cathédrales !!!)
Et ma foi, pourquoi pas un tuk-tuk motorisé pour effectuer les 40 km ? Bien placés pour admirer le paysage... Mais inconscients, placés aux premières loges, on n'a pas pensé à l'accident possible et aux pots d'échappement qui nous crachent en pleine figure... C'est parti !
Pas pour longtemps !!! Panne au bout de quelques kilomètres... Nous sautons dans un bus dernier cri... Enfin, prêt à le pousser ce dernier cri !!!
Au terminal de Jombor, un bus surchargé en partance pour Borobodur nous "attendait" pour 1 heure de trajet. Une chance !
La grimpette pour aller à la rencontre du nirvaňa est aussi mystique que touristique. Parcourir les galeries et les escaliers de Borobudur, c’est d’abord entreprendre un parcours initiatique : le « tour » se fait dans le sens des aiguilles d’une montre.
Et nous, fidèles en quête de libération intérieure, nous nous sommes projetés dans le mandala afin d’approfondir notre yin et notre yang… (Ah ! ah ! ah ! C'est pas bien dit, tout ça ! Complètement gaga, ces deux-là… Mais on continue !). Disposés en plusieurs quartiers, les dieux expriment la compassion, la douceur, d'autres l'intelligence, le discernement, d'autres encore l'énergie, la force de vaincre tous les aspects négatifs du subconscient… Avec ça, on repart avec une auréole, non ???
A la base, le visiteur-pèlerin (nous toujours !!!) emprunte le parcours en fixant de son regard les galeries avec leurs panneaux qui se déroulent comme une gigantesque bande dessinée ouverte, solidement fixée au mur-parapet !
Le « Monde du désir », le premier niveau (khamadhatu), rappelle l’existence terrestre, son lot de malheurs et de tentations. On passe ensuite aux quatre terrasses carrées – le « Monde des formes (rupadhatu) » – où la vie du Bouddha historique s’étale en long et en large (et en travers) sur les murs. 432 niches, la plupart vides suite à des actes de vandalisme, abritaient des statues de l’Illuminé. Cette galerie à ciel ouvert est longue de plus de cinq kilomètres ! Autre vision pour les sceptiques athées comme nous : ces bas-reliefs narratifs et décoratifs raconteraient la vie quotidienne à Java au IXe siècle.
L’ensemble s’étage harmonieusement sur trois niveaux. Plus précisément, quatre escaliers situés aux quatre points cardinaux permettent d’atteindre la dernière terrasse. Bordant les plateformes circulaires, 72 stupas ajourés en forme de cloches abritent autant de statues du Bouddha. Au total, 2670 bas-reliefs couvrent majestueusement le monument à l’extérieur comme à l‘intérieur. Des dizaines de Bouddhas nous observent et nous laissent sans voix.
Au sommet du monument, le paysage est impressionnant et en harmonie avec la majesté du lieu. La vue est à couper le souffle, Borobudur au loin, la brume, les rizières, la jungle, tout un chemin qui mène à la dernière terrasse de Borobudur... Car oui ! Borobudur est avant tout un chemin spirituel que tout bouddhiste cherche à accomplir.
Mais toutes les confessions se rejoignent ici : des familles musulmanes, par exemple, pique-niquent bruyamment à côté des cloches renfermant l’image du Bouddha, des couples d’amoureux tentent discrètement de s’isoler pour un rare moment d’intimité derrière ces mêmes cloches divines, tandis que des touristes mitraillent tout ce qui bouge ou non… On le savait déjà, le nirvaňa est difficile d’accès, ici cela est particulièrement vrai !
Des groupes de jeunes ont envie de nous photographier ; on accepte volontiers. Les hommes moustachus, à cheveux gris, et bedonnants sont particulièrement recherchés.
Chaque année, lors de la pleine lune de mai-juin, Purnama Sidhi - cette année le 10 mai 2017 - se déroule le pèlerinage appelé Waisak commémorant la naissance, la mort, mais surtout l’éveil de Siddharta Gautama (le bouddha historique) qui atteint la plus haute sagesse pour devenir Bouddha Shakyamuni. Oh ! la la ! Bouddha est avec nous ! C'est justement aujourd'hui... Dans quel état va-t-on revenir ???
Plus de 10 000 pèlerins, ainsi que neuf congrégations bouddhistes implantées en Indonésie, ou venues de la Thaïlande, du Tibet et du Myanmar... Chacune se livre à des prières selon son propre rituel et sa propre tradition.
Parmi les fidèles, des jeunes filles vêtues des costumes de différentes ethnies qui peuplent les nombreuses îles de l’archipel indonésien. Le cortège est un mélange de procession religieuse et de défilé populaire qui implique la population locale, majoritairement musulmane. Il faut dire que quelle que soit leur religion, les Indonésiens célèbrent toutes les fêtes, y compris celles des autres religions. Il y a ainsi une fanfare, des porteurs d’offrandes et d’étendards, des palanquins chargés d’objets sacrés symboliques (des fleurs de lotus, emblèmes de pureté, et la Dharmachakra, ou "Roue du Dharma", représentant l’enseignement du Bouddha sur le chemin de l’éveil).
Plus de bus pour le retour !!! Mais Bouddha est avec nous et Anna et Lyulya, une Russe et une Ukrainienne, ont partagé un taxi avec nous...
A suivre : JAVA - PRAMBANAN : Çiva par ci, Çiva par là !!!
Pratique : (Rappel : 1 € = 15 000 rp environ)
- Bus dernier cri de x... à Jombor : 8000 rp/2
- Bus de Jombor à Borobodur : 40 000 rp/2
- Achat de billets combinés Borobodur-Prembanan à utiliser sur 2 jours : 1 040 000 rp/2
- Taxi de retour Borobodur-Yogya (nuit), partagé avec les 2 Russes : 57 000 rp/2
- Repas de rue : 17 000 rp/2 - Soupe : 20 000 rp/2
Modernes, les moyens de transport… Heureusement qu’ils ont mis des cache-misère dans le bus. Mais, comme dit Patrick, il va falloir le vendre vite s’ils ne veulent pas perdre dessus ! Ça vous change du train de l’autre jour.
RépondreSupprimerTiens, je ne vous savais pas si pieux. … ah oui, je vois plus loin que vous vous définissez comme athées (notre adorable voisin très catho vous traiterait de mécréants (ce qui n’est pas tout à fait la même chose).
Encore un hasard que vous soyez sur place précisément le jour du Waisak ? Le site est grandiose et les costumes des pèlerins sont merveilleux de couleurs et de diversité.
Nous, on mange à tous les râteliers... Mécréants un jour... Bouddhistes un autre... En fait, on ne s'est pas adonné aux dévotions du brave monsieur (sur une photo) ; on s'est contenté de regarder...
RépondreSupprimerOui encore un heureux hasard, d'autant que la fête n'est pas à date fixe, mais le jour de la pleine lune de mai ou de juin...